La garance, l'or rouge du Vaucluse et d'Althen des Paluds

Article Althen-des-Paluds

La commune de Althen des paluds a été officialisée le 5 juin 1845, à la suite d’une ordonnance royale ; c’est l’une des plus récentes communes du Vaucluse. A l’origine, il s’agissait d’un hameau compris dans le périmètre de Monteux, nommé « Les Paluds » (

Jean Althen, le visionnaire

Cet homme eut une vie rocambolesque ! Son vrai nom est Hovhannès Althounian (1710-1774). Il est né en Arménie. Son père, gouverneur et ambassadeur auprès de l'empereur germanique Joseph Ier est massacré par les Turcs, comme ses frères. Jean Althen réussit à fuir mais il est capturé par les Arabes dans le sud de la mer Noire et vendu comme esclave.

Pendant les quinze ans de sa captivité, il est affecté à la culture de la garance et du coton en Asie Mineure. Ayant réussi à s'évader, il gagne Smyrne où il embarque pour la France, aidé par le consul de France qui mesure l’intérêt de ses connaissances sur la culture du coton et de la garance. Il lui permet de se réfugier en France à la condition qu'il puisse emporter avec lui des graines de garance, acte qui est alors puni de mort.

Débarqué à Marseille en 1736, on raconte qu’il aurait caché des graines de garance dans une cavité de son bâton de marche. Il est reçu par le roi Louis XV qui lui verse une pension de 300 livres et l’encourage à cultiver le coton et la garance. Il a d’abord l’ambition d’implanter le coton en France. Mais à Castres ou à Montpellier, les essais ne donnèrent aucun résultat. Ruiné, il revient à Marseille et se consacre à la culture de la garance, c’est encore un échec.

Arrivé à Avignon en 1756, il remarque des plants de garance sauvage et l’idée lui vient alors de cultiver ses graines de garance de teinturier. Il acquiert la confiance du marquis de Caumont qui lui confie l’exploitation d’une de ces terres afin d'effectuer de nouveaux essais.

Image : Mémoire sur la culture de la Garance par Jean Althen

En 1763, il présente ses essais sur les vertus de la garance pour teindre les tissus en rouge. Il démontre l’avantage d’une culture locale sur une importation étrangère. Il commence la culture dans les plaines fertiles du Comtat. C’est le début d’une industrie prospère. Il s’applique à développer l’établissement de garancières qui, dès 1772, alimentent diverses fabriques.

Il meurt en novembre 1774 à Caumont, dans la misère, sans avoir pu constater l'extraordinaire prospérité que la culture de la garance procura à cette région vers la fin des années 1790 et pendant plus d'un siècle, dès son introduction dans les Paluds.

Le Vaucluse, Terre de la garance

C’est une plante qui sert à préparer des colorants et des teintures rouges (couleur garance des pantalons des grognards de Napoléon, des fantassins français...). Lors de la Grandu Guerre (1914/18), elle avait été remplacée par l'alzarine industrielle. Parmi les colorants végétaux, la garance est l'un des plus permanents, surtout en tant que teinture. Elle est utilisée pour colorer les fibres textiles, et même le cuir. C’est une liane dont le rhizome (80 cm de profondeur au maximum) contient une substance puissamment colorante, l’alizarine.

Cultivée d’abord dans les anciens marécages entre l’Isle et Entraigues (usines de Gromelle, du Petit Trévouse...), la production va s’étendre à l’ensemble du Vaucluse dans les années 1840-1880. Le Vaucluse devient le premier producteur mondial avec 65

Sources

http://www.museum-avignon.org/exposition_eden.htm
www.communes-francaises.com
www.leschevaliersdelonde.fr
www.althendespaluds.fr
fr.wikipedia.org
amisduvieuxvelleron.wordpress.com

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