Les Angles, Haut lieu des rencontres du Félibrige !

Article Les Angles

Découvrez le village des Angles, qui regorge plein d'anecdotes

Le Félibrige et les 7 félibres 

Le Félibrige est une association littéraire fondée le 21 mai 1854 par sept jeunes amis poètes provençaux au château de Font-Ségugne, à Châteauneuf-de-Gadagne. Le but de cette association était très bien défini dès le début : créer une association d'esprits choisis et sérieux qui ont la volonté et les compétences pour restaurer la langue et la littérature provençale, loin des troubaires faciles et grossiers. Afin de se démarquer du reste des poètes provençaux qu'ils jugeaient banals et vulgaires, les sept amis choisirent un nom original, et personnel : le Félibrige.

Premier emblême du Félibrige. Etoile à 7 branches. 

Les 7 félibres dont les noms ne sont pas inconnus (pour qui habite Avignon) sont : Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature), Théodore Aubanel (lycée d’Avignon), Joseph Roumanille, Jean Brunet, Anselme Mathieu, Alphonse Tavan (collèges) et Paul Giéra (gymnase). 

L’auberge du Chêne-Vert et l'ancien hippodrome des Angles

Au milieu du XIX siècle, Les Angles était un petit village de moins de 400 habitants perché sur un plateau dominant la Vallée du Rhône.

L'auberge du Chêne-vert vers 1860

Au pied du Rocher de la Justice, où au Moyen Age était érigé un gibet, sur la rive droite du Rhône, sur l'ancienne route d’Aramon, se trouve une auberge, qui n’existe plus, tenue par la famille Abrieu. On y boit, on y mange et on y danse. Un panneau informe : « ce chemin mène au Chêne Vert. Endroit renommé dans tout l’Univers » ; l’auberge est souvent pleine et reçoit souvent des personnalités étrangères. Ouverte en 1809, elle jouit d’une certaine réputation grâce à sa cuisine (le civet de lapin au chocolat) mais surtout, vers 1860, par la fréquentation assidue des 7 félibres mais aussi d'écrivains comme Alphonse Daudet, Stéphane Malarmé, ou Prosper Mérimée ou de peintres (Antoine  Grivolas). Un autre personnage va bientôt entrer en scène : Nicolas de Semenov.

En route pour l’hippodrome des Angles (1858-1867)

Dans cette auberge, on aime se retrouver pour maintenir des liens littéraires et d’amitiés ; les débats sont aussi animés à propos de la nourriture et du vin. Mistral raconte : « C’est chez les Abrieu que nous venions nous isoler, festoyer à toute occasion littéraire… ».Tout près de l’auberge se trouve un hippodrome situé dans la plaine de la Dame (actuel champ de tir des Angles). Nul doute que les félibres devaient aussi fréquenter le monde festif des courses qui attirait jusqu’à 40000 personnes venant d’Avignon et de toute la région.   

Le Chêne-Vert en 1946 

Nicolas de Séménov, comte russe, jusqu’alors inconnu en Provence, conquis par le site de l’auberge, décide de s’y établir. Il achète une terre et une partie des chênes-verts qu’il adore, près de l’auberge du Chêne-Vert. Ses amis, Antoine et Pierre Grivolas lui bâtissent une maison au style italien, très confortable avec des terrasses et  des galeries. La villa, appelée « le Chêne Vert » est entourée d’un parc boisé. D’une galerie, on peut voir Avignon, la plaine du Rhône s’étendant jusqu’aux Alpilles et le Mont-Ventoux ; vue qui, dans un ciel limpide, ensoleillé et lumineux, va attirer des peintres célèbres : André Derain,  Auguste Chabaud, Frans Masereel,… que l’on peut retrouver sur le sentier des peintres aux Angles.         

Le cercle littéraire s’agrandit avec Maurice Barrès, Prosper Mérimée, Paul Arène, Armand de Pontmartin, William Bonaparte-Wyse (cousin de Napoléon III).

De nombreuses félibrées littéraires y sont données où sont rassemblés jusqu’à 30 poètes ainsi que des Catalans. Nicolas de Séménov écrit un recueil de Poésies du Chêne-Vert qui sera préfacé après sa mort par Frédéric Mistral (1892). Sa femme, la belle Marie, inspire à  A.Daudet avec le personnage de Sonia de Wassilief dans « Tartarin sur les Alpes ».

En 1886, Nicolas de Séménov meurt le même jour que Théodore Aubanel. C’est la fin de l’aventure du Félibrige aux Angles, c’est la fin des réunions et des fêtes. Sa femme Marie meurt en 1921. Entre les 2 guerres, la villa appartient à la famille Bonaparte-Wyse.

La propriété est confiée à la ville d’Avignon (1945) et devient un centre culturel  pour une durée de 25 ans. Elle accueille des jeunes et des artistes du monde entier : poètes, savants, écrivains…Le site est classé le 13 septembre 1950. En 1970, la villa devient privée. L’aventure du Chêne-Vert est terminée.

Sources

http://www.lexilogos.com/felibrige.htm
http://jeandecomble.free.fr/felibres.html
http://www.notreprovence.fr/mouvement_felibrige_histoire.phpé
Les Angles. H ALIQUOT.2003.
Les Angles. La vie d’autrefois. Cartes postales et Images du passé. J SALVAN.2015.
Les Angles et les Anglois. Le Cercle des Amis des Angles.2004.

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